Mai  2002

Mitrovica, une histoire sans fin

À Belgrade, domine la logique suivante : si l'UNMIK n'exclue pas le projet d'un Kosovo indépendant, ce territoire est perdu. La Serbie devra alors envisager la sécession du Nord du Kosovo, regardé déjà comme une zone serbe par l'UNMIK et la KFOR.

  

   

     

Dans la presse : [ autres articles ]

  

Mitrovica est une ville divisée, et ce problème demeure. La semaine dernière, les extrémistes serbes se sont affrontés, avec des grenades à main et des armes à feu, aux forces de l'ordre internationales, blessant dix neufs de leurs représentants. Ils ont le soutien tacite de la population et de la classe politique belgradoise, et considèrent que la KFOR et l'UNMIK sont les alliés des Albanais. Rappelons que les forces internationales sont aussi chargées d'assurer la protection de la minorité serbe.

La partition de Mitrovica et la création d'enclaves serbes après la guerre étaient des motifs suffisants pour excéder la communauté albanaise. Ce modèle laissait présagé la division du Kosovo sur des bases ethniques. Les Albanais, même les plus extrémistes, ont pris soin de ne jamais s'opposer physiquement aux représentants internationaux.

Pourquoi les Serbes ont-ils choisi la voie de la violence ? Les plus modérés expliquent que, depuis les élections générales au Kosovo, ils sont mis au défi de participer à une vie politique, juridique et administrative indépendante de Belgrade. L'UNMIK et la KFOR avaient jusque-là fait preuve de tolérance à l'égard des enclaves et des autorités serbes du Nord Kosovo. Depuis que la région s'est dotée d'un cadre constitutionnel et d'un gouvernement, la permissivité n'est plus de mise. Le seul fait de devoir se soumettre aux nouvelles autorités du pays excède les extrémistes serbes et leurs sympathisants à Belgrade, même si la résolution 1244 du Conseil de Sécurité et le cadre constitutionnel ne détermine pas le statut final du Kosovo.

Les Serbes du Kosovo sont face à un choix historique. Ils peuvent, comme le suggèrent leurs représentants politiques les plus modérés, décider de participer au gouvernement du Kosovo ou, au contraire, faire obstruction à ce processus et demander la sécession. Cette dernière stratégie, conflictuelle, n'est pas une surprise. Les nostalgiques du régime de Milosevic ont déclaré que si le Kosovo ne pouvait plus être sous le contrôle absolu de Belgrade, ils préfèreraient que le Nord du Kosovo devienne indépendant. (...)

[ lire la suite de l'article ]

 


 

Par Shkëlzen Maliqi

Traduit par Belgzim Kamberi

Publié dans la presse : 20 avril 2002
Mise en ligne : jeudi 9 mai 2002