Février 2000

Flambée de violence à Mitrovica

  

    

Photo : AFP

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(ci-dessus, photos prises par l'UNMIK en février 2000)

      

Après une semaine d’extrême tension, la violence a éclaté , hier, à Mitrovica. Des tirs de grenades et d ’ armes automatiques ont fait deux morts et au moins 15 blessés dans la partie nord de la ville, à majorité serbe.

Au moins dix chars de l’armée française ont franchi la rivière Ibar pour ramener l'ordre dans les quartiers serbes, alors que les civils étaient appelés à rester à l ’ abri des tirs des « snipers ». Le principal pont de la ville, théâtre de précédentes confrontations, a été fermé avec des barbelés et un couvre-feu a été décrété. La situation semblait s'être calmée hier après-midi, même si on pouvait encore entendre des détonations.

  

Deux soldats français blessés

Les violences de la matinée ont été déclenchées par des tirs de snipers albanais embusqués dans les quartiers serbes, selon des responsables de l’OTAN. Avec un objectif clair : « tuer nos soldats », selon le porte-parole des forces françaises au Kosovo, le lieutenant-colonel Chanliau.
« Le premier soldat a été atteint au ventre par une balle, tirée par un sniper », a -t-il raconté. « Les Italiens, qui étaient en poste sur un pont proche du tireur, ont aussitôt riposté ».
Au cours de l’opération lancée pour neutraliser les tireurs, « un deuxième soldat français a été blessé », a-t-il ajouté. La KFOR a précisé que la vie des deux soldats français n’était pas en danger. Les affrontements entre tireurs albanais et soldats de la KFOR ont fait un mort -un sniper- et cinq blessés.
Parallèlement, des maisons albanaises ont été prises pour cibles par des attaques à la grenade qui ont fait un mort et sept blessés. Selon les Serbes, les troubles ont commencé quand des Albanais venant de la partie sud de la ville ont franchi le pont enjambant la rivière Ibar et jeté plusieurs grenades.
Mais l’appartenance ethnique des victimes laisse penser que les Serbes ont rapidement pris le relais des violences en se retournant contre les Albanais qui vivent encore dans la partie nord de Mitrovica.
L’appel au calme de l’administrateur des Nations unies au Kosovo, Bernard Kouchner, venu sur place vendredi pour annoncer l'envoi de renforts, n'aura donc pas été entendu .