Leposavic     
 

 

   Superficie : 10 887 km²   
Population : environ 2 millions d'hab. ("Kosovars")
87% d'Albanais
8% de Serbes
5% de Monténégrins, Turcs, Roms...
Capitale :Pristina

  

  

  

Province autonome de la Serbie actuellement administrée par les Nations unies depuis juin 1999. Après la guerre de 1998-1999, qui provoque l'intervention des forces de l'OTAN, le Kosovo demeure déchiré entre la volonté serbe de conserver une région stratégique, berceau historique de la Serbie, et les prétentions de la majorité albanaise à l'indépendance.

Géographie

Situé dans une région de moyennes montagnes, enclavée et pauvre, de l'ouest des Balkans, le Kosovo est bordé au nord par le Monténégro, à l'ouest par l'Albanie et au sud par la Macédoine. La région, dont le chef-lieu est Pristina, s'étend sur 10 887 km2.

La population du Kosovo est estimée à 2 200 000 habitants dont plus de 90 % d'Albanais et 8 % de Serbes, auxquels s'ajoutent d'autres minorités comme les Rom (Tsiganes) et les Turcs. 90 % des Albanais sont musulmans, 10 % sont catholiques, tandis que les Serbes sont orthodoxes.

Histoire

Les sources romaines, l'archéologie et la linguistique font des Albanais les descendants des Illyriens, présents dans les Balkans dès l'âge du fer et repoussés vers l'ouest par l'arrivée des Serbes au VIIe siècle.

Le peuplement du Kosovo et la riche période médiévale

Ces derniers, convertis à l'orthodoxie, furent les alliés des empereurs
byzantins. Toutefois, l'affaiblissement progressif de Constantinople conduit les seigneurs serbes à mener une politique d'indépendance nationale. La dynastie némanjide obtient du pape le titre royal et assied la cour du royaume serbe au Kosovo. Sous le règne d'Étienne Douchan (1331-1355), le Kosovo, devenu carrefour entre les Balkans et l'Occident, connaît son apogée économique et artistique, encore visible par le nombre très important et la valeur artistique des monastères.

Au long de cette période, les traces d'alliances entre seigneurs serbes et albanais sont fréquentes, les Albanais sont catholiques ou orthodoxes et partiellement serbisés. Ils conservent cependant leurs lois coutumières, socle de leur identité clanique.

L'intégration dans l'espace ottoman

Construction fragile, l'empire de Douchan est progressivement grignoté par la vassalisation de ses marges par les
Ottomans. En 1389, à Kosovo Polje (‹ le champ des merles ›) qui donna son nom à la région, la défaite du prince serbe Lazare Hrebeljanovic soutenu par une coalition bosno-albanaise ouvre la porte des Balkans aux Turcs. Le Kosovo s'inscrit dès lors dans l'Empire ottoman.

L'islamisation progressive touche la plupart des Albanais à partir du XVIIe siècle mais dans une moindre mesure les Serbes orthodoxes, plus fortement liés à leur Église, inscrite dans le millet, statut de protection des communautés religieuses minoritaires dans l'Empire ottoman islamique.

La désintégration de l'empire et l'expérience yougoslave

Au XIXe siècle, le déclin ottoman accélère les sentiments nationaux serbes et albanais particulièrement présents au Kosovo. Le nationalisme albanais s'était ainsi affirmé autour de la ‹ ligue de Prizren › et visait à réunir tous les albanophones dans un seul État. Mais en 1912, lorsque l'Albanie s'émancipe de Constantinople, le Kosovo revient au jeune État serbe.

Né du premier conflit mondial, le royaume yougoslave, dominé par les Serbes et confrontéà la majorité albanaise au Kosovo, installe des colons serbes et refuse tout développement culturel autonome des Albanais, ce qui explique la collaboration de certains d'entre eux avec l'Axe lors de l'occupation de la
Yougoslavie durant la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir regardé les Albanais kosovars comme des collaborateurs, la Yougoslavie adoucit les pratiques anti-albanaises au nom de la fraternité socialiste. Ainsi, la Constitution de 1974 pensée par Tito pour affaiblir le poids des Serbes dans l'État fédéral, accorde au Kosovo le statut de province autonome à l'intérieur de la République de Serbie. Cependant, le Kosovo reste une aire sous-développée, marquée par une forte croissance naturelle de la population albanophone qui amoindrit le poids démographique des Serbes kosovars, nourrissant ainsi leur sentiment de marginalisation.

L'affrontement et l'internationalisation du problème kosovar

Dans les années 1970, l'accélération des revendications albanaises est la conséquence de l'émergence d'une nouvelle élite albanophone, moderne et universitaire, centrée sur la jeune université de Pristina, laquelle supplante l'élite traditionnelle, clanique et rurale, issue de l'administration ottomane.

En 1989, le président serbe
Slobodan Milosevic suspend le statut d'autonomie et déclenche une répression anti-albanaise sévère face à laquelle les Albanais répondent par un mouvement non-violent structuré autour de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), menée par l'intellectuel Ibrahim Rugova. Déçue par la stratégie de résistance passive, une nouvelle génération prend alors la voie de la radicalisation et, en 1996, l'Armée de libération du Kosovo (UCK) est constituée.

En 1998, la guerre civile éclate. L'escalade de la violence, puis l'expulsion d'une partie des Albanais hors du Kosovo provoquent l'intervention des puissances occidentales de l'OTAN et la mise sous tutelle de la région par l'ONU après une guerre aérienne contre la Serbie. Le 2 juillet 1999, le Français Bernard Kouchner est nommé administrateur civil de la province (haut-représentant des Nations unies pour le Kosovo).

À Mitrovica, ville du nord de la province partagée entre Serbes et Albanais, les tensions toujours vives en 2000 montrent que la présence internationale n'empêche pas la confrontation entre les deux communautés. D'une part, les Serbes cherchent à vider de leurs habitants albanais les quelques portions du territoires à majorité serbe, espérant un rattachement de ces zones à la Serbie. D'autre part, les Albanais acceptent mal la présence serbe, même très minoritaire, et craignent une amputation du Kosovo.

Cette hostilité manifeste entre Albanais et Serbes, la volonté d'indépendance albanaise, ainsi que l'engagement de l'ONU à ne pas modifier les frontières de la Serbie, font redouter une nouvelle crise dans les Balkans autour de la question de l'unité nationale albanaise.

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Dernière mise à jour de la page : 31 oct. 2003