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Ces bambins sont partout. Autant ils peuvent être immobiles sur le bord d’une piste, autant certains sont de véritables aliens ! Devant le poste de sécurité du BATGEN, ils ouvrent sans gêne la portière de la P4, vous tapotent sur la cuisse et vous réclament un "caramela". Quand vous arrivez à refermer la portière, ils étaient déjà installés sur le pare-chocs arrière, accroché à l’antenne !

 

L’exemple le plus frappant est celui de la décharge de Mitrovica, cette fameuse décharge dont on nous parlait déjà... en France ! "Si tu pars, va voir ça !!" : pas déçu...

A quelques kilomètres à l’ouest de "Mitro", à l’entrée d’une petite vallée en cul de sac, des gosses de tous ages se précipitent sur les véhicules. On commence déjà à sentir toutes les odeurs de la terre, mais pas les meilleures ; et cela sans y être encore, car on ne sait pas très bien où elle commence finalement... il y a des papiers, des bouteilles, des cartons, des vêtements, des bouts de ferrailles…

 

Une piste d’environ un kilomètre mène au lieu à " proprement " parler. Il y a des tas de poubelles partout sur les cotés : certains disent que c’est par flemme de monter jusqu’à la décharge ; d’autres désignent ces fameux petits tracteurs, modèles très réduits de ceux qu’on a l’habitude de voir au pays (le nôtre !), qui ne peuvent pas grimper la côte et qui déversent les ordures à l’endroit où accélérer ne changera plus rien !

Sur ce chemin se croisent presque toute la journée des Hummer, des CBH, des KT, des charrettes et parfois… des bennes à ordures !

Arrivé mi-hauteur de la montagne, vous êtes en haut de la décharge ! Quatre hectares ou plus de poubelles, selon l'endroit où vous la faites commencer... mais comme il y a encore des mètres cubes d’ordures plus haut.

Descente vers le "plateau" de la décharge que deux D6 de la CTL aplanissent : avant, le meilleur des 4x4 se serait planté ; imaginez qu’un pneu crève ! Avec trois autres de leurs camarades, les sapeurs étaient là depuis le matin pour se relayer non-stop. Ils ont mangé en ration à midi. Seul avantage du lieu : on ne sent plus les fragrances des pastilles chauffantes ! ! !

Deux Marmons arrivent, chacun avec un surplus de dix gosses déjà plongés dans les poubelles à l’arrière, accrochés au rétroviseur ou sur la bâche. Le conducteur, avec tous ses yeux, se concentre pour être sûr qu’il n’y en a pas un sous une roue. Quant au déchargement, c’est comme si on jetait des billets de banque par la fenêtre. Des "anciens" racontent qu’ils n’attendaient pas que les enfants soient descendus de la benne avant de la lever ! Question d’habitude… pour tout le monde !

 

La P4 redescend tranquillement vers le lieu de chargement des bulls, à l’entrée de la piste. Ce trajet s’apparente à une sortie de soldes : du gamin de cinq ans à l’adulte, portant notre survêtement militaire bleu (…), chacun à son petit sac avec ses courses.

Et que trouve-t-on dans ce supermarché ? De tout ! Des rations de combat intactes, des sacs de beignets, des bouteilles d’eau non-ouvertes, des briques de jus d’orange, un rétroviseur qui servira à papa et le pompon… un sergent a rapporté dans la P4 (merci !) une moto en plastique pour enfant qui a été offerte cette semaine au représentant des militaires du rang pour son anniversaire !

Une meute de chiens fait la sieste à l’entrée de la piste.

Cette nuit, la décharge sera à eux. Les chiots sont à déjà à l’œuvre sur de petits tas isolés.

Texte : Sgt Dft - 07.05.00

  

  

Dernière mise à jour de la page : 31 oct. 2003